Aujourd’hui, nous héritons malgré nous de ces deux visions (Augustin et Grotius). À la mort d’André Glucksmann, le Guardian s’est contenté de reproduire une dépêche AFP. D’autre part, la guerre juste sera celle qui oblige à modérer et à justifier les moyens utilisés au combat. Malheureusement, nous sommes plutôt en train de briser l’Union européenne et l’Alliance atlantique, outils de cette possible maîtrise de la violence planétaire. Comment ce territoire traumatisé produit-il du terrorisme ? Mais aujourd’hui, nous y sommes, nous devons désormais finir le travail ». Aujourd’hui, ces caractéristiques s’estompent. →, Le Maitron — Association des amis du Maitron — Page Facebook. Les interventions humanitaires ou les guerres censées promouvoir la liberté et la démocratie s’en inspirent. Le philosophe de Königsberg ne me paraît pas incarner l’esprit pacifiste.Il était beaucoup plus ironique. Il y a quelques mois, la France prétendait canaliser les ardeurs belliqueuses des Etats- Unis dans la « légalité » onusienne. Bizarrement, à l’époque, l’interventionniste BHL n’avait pas rejoint la troupe. L’ensemble des mouvements aujourd’hui mus par la haine de l’Occident sont des mouvements occidentalisés : nous avons exporté nos armes, mais aussi leurs usages, nos machines à écrire puis nos ordinateurs et nos méthodes intellectuelles. André GLUCKSMANN (1). Spécialiste du philosophe antique, Monique Dixsaut éclaire pour nous cette relation ambivalente. Le but n’est pas de rejeter la chair, mais de mieux maîtriser ses désirs. C’est ce que nous pourrions réaliser avec l’Europe ou, plus largement, dans l’ensemble du monde occidental. En 2001, le Cercle de l’Oratoire, dont Glucksmann faisait partie, publiait un manifeste dans Le Monde soutenant la guerre en Afghanistan : « Cette guerre est légitime car il s’agit pour les États-Unis d’un acte d’autodéfense à la suite d’une agression sur leur propre sol qui a coûté la vie à des milliers d’innocents de toutes religions et de toutes nationalités. Tout cela en prophétisant : « On ne sait quel rôle joueront les islamistes dans les pays de la région. Sûrs de leurs certitudes, en avril 2003, nos trois soixante-huitards enchaînaient les prises de parole pour soutenir l’intervention américaine en Irak et n’avaient pas de mots assez durs pour dénoncer « l’antiaméricanisme français ». Mais il était également plus positif. C’est évident dans le cas du terrorisme, cet ennemi invisible, insaisissable et imprévisible, pour lequel la notion de trêve a peu de sens. A. G. : Dans les années 1980, en pleine discussion avec les pacifistes allemands, je leur demandais : si vous (écolos et gauchistes) aviez disposé en 1943 d’armes de destruction massive, auriez-vous accepté de les confier aux juifs du ghetto de Varsovie afin qu’ils dissuadent les nazis de les exterminer ? Ce discours a provoqué plus de 500 000 morts. À notre époque, je dirais que les modes de justification de la guerre devraient essentiellement relever du jus in bello et non du jus ad bellum : c’est parce que nous sommes immergés dans des situations où la guerre est toujours possible que l’effort pour maîtriser cette éventualité peut être argumenté. Fils d’André Glucksmann, membre des fameux « nouveaux philosophes » qui, au nom de la dénonciation du totalitarisme, ont cherché à liquider le marxisme et l’idée même de révolution en se convertissant au néo-libéralisme, Raphaël assume rapidement de se placer dans les pas de son paternel. Du coup, il nous faut à tout prix un coupable qui soit la cause unique de tout le mal. Quelle importance après tout. Bruckner : «Ils haïssent la France, non parce qu'elle opprime les musulmans, mais parce qu'elle les libère» C'est un sujet qui est un mélange de philosophie et de sociologie dans un certain sens. Ce modèle renvoie au droit de faire la guerre (jus ad bellum) pour rétablir la paix. A. G. : En uniforme ou pas, au service d’un État, d’un groupe ou travaillant pour son propre compte, le terroriste se définit comme un être en arme qui agresse délibérément des êtres désarmés. Son père, Rubin Glucksmann (1889-1940), originaire de Czernowitz, au nord de la Bucovine, région jadis roumaine (actuellement en Ukraine), a combattu pendant la Première Guerre mondiale dans l'armée impériale . Cette association est assez inédite dans l’histoire humaine ! Si une guerre juste est une guerre que je trouve juste, cela n’a pas grand intérêt : simple affaire d’opinion personnelle ! The Magazine Basic Theme by bavotasan.com. Pour André Glucksmann qui a signé un récent “Voltaire contre-attaque”, le “Traité sur la tolérance” est un antidote très actuel aux pensées bétonnées, car il se fonde sur la nécessité de nous entendre non sur le bien, mais contre le mal. Philosophe et essayiste, André Glucksmann est mort à l’âge de 78 ans. 500 000 morts après : c’était un peu tard ! Nous pouvons tous être révoltés devant une situation d’injustice : la justice est aussi un sentiment. Militants sionistes de gauche, ils choisissent, indépendamment l'un de l'autre, d'émigrer en Palestine mandataireau cours des années 192… « Le tyran, décidé à noyer son pays dans « des rivières de sang », mitraille les populations civiles, « purge » les villes des opposants et fait régner la terreur. Guy Millière, André Glucksmann, Alain Finkielkraut, Pierre Rigoulot, etc. M. C.-S. : On observe, depuis une quinzaine d’années, un engouement pour le cosmopolitisme, l’idée étant de confier la gestion des affaires du monde à une société civile mondiale. Le philosophe et essayiste relit pour Réforme l’actualité de l’année qui vient de s’achever : la crise iranienne, la guerre civile en Irak, les dérives du pouvoir russe, le conflit israélo-palestinien, la stratégie de la Chine, celle des Etats-Unis… Pareille alliance d’une civilisation démocratique formée d’États de droit, non pas contre le terrorisme mais contre les terroristes (mafieux, religieux, nationalistes ou Dieu sait quoi), – vous avez raison d’introduire cette nuance –, cette perspective me paraît absolument fondamentale. Mais revenons à nos « moutons » atlantistes. Ces deux paradigmes impliquent des conduites très différentes. La question sera donc la suivante : dans quelle mesure, au sein d’un ordre juridique donné, existe-t-il des raisons légitimes de faire la guerre, et selon quelles modalités ? Cette revue développera une vision binaire du monde partagé entre « amis » et « ennemis » de l’Amérique, « pro-Américains » et « anti-Américains ». Morale et réalisme concordent : un pouvoir autocratique disposant du second arsenal nucléaire mondial est un danger non seulement pour les Tchétchènes, mais pour les Russes eux-mêmes et pour le monde entier. Troie va cependant tomber. A l’époque Goupil, Glucksmann et Bruckner voyaient « Bagdad danser« . Mystère : d’où vient la popularité de cette notion alors même que nous ne croyons plus ni en l’ordre romain, ni en l’ordre chrétien ? Pour eux, la France s’était donc « mise hors jeu », « ridiculisée » quand Tony Blair s’était révélé un « véritable chef d’État ». Surtout dans l’escalade d’une violence d’autant moins contenue qu’elle est étayée sur des arguments moraux. On peut être contre par morale, puisqu’elle a tué un Tchétchène sur huit ou sur cinq, et dans le tas des milliers d’enfants. Rwanda, ex-Yougoslavie hier, Tchétchénie, Irak ou Iran aujourd’hui, nous n’en avons pas fini avec la guerre. M. C.-S. : Je voudrais souligner à quel point, en matière de relations internationales, l’opposition de l’idéalisme et du réalisme apparaît souvent artificielle. À cette conception qui, depuis Augustin, lie étroitement la guerre et le bien, Grotius, contemporain de Descartes, impose un net infléchissement : il va détacher le recours à la guerre de la poursuite d’un bien et donner de la guerre juste une définition plus procédurale. On peut s’y opposer par pragmatisme : à la faveur de ce carnage, le Kremlin devient de moins en moins contrôlable par une société civile bridée, contrôlée et censurée. Hantés par le passé, nous avons vu l’Amérique de 2003 avec les lunettes de 1944. La justice sociale consiste à rendre à chacun ce qui est le sien (selon son mérite ou selon ses besoins) et la justice pénale, par l’intervention d’un tiers (le juge), à mettre un terme à la vengeance. Ses soeurs aînées Alisa et Micky sont nées à Jérusalem. Mais une chose est sûre : que la démocratie vienne ou non, que cela prenne six mois ou vingt ans, la jeunesse arabe aspire à la liberté. Dans “La Bonne Âme du Se-Tchouan”, il met en regard avec beaucoup d’esprit deux conceptions de la morale. Philosophe et essayiste, André Glucksmann est mort à l’âge de 78 ans. Il « fait les uns libres, les autres esclaves ».Il suscite l’enjeu suprême : la liberté ou la mort. Dans le paradigme grec, au contraire, il y a précession de l’état de guerre. Or il s’agit-là d’un détournement de la pensée de Kant. signaient un appel dans le Monde intitulé « Oui, il faut intervenir en Libye et vite ! Elle place le droit dans la guerre (jus in bello) au cœur de la réflexion. La cohérence ne frappe pas chez BHL non plus, resté silencieux des années sur l’Égypte et la Tunisie dont il a vilipendé les dictateurs et les despotes après leur départ. Idéalement, cet écart devrait être nul dans un État de droit, avec une constitution fondée sur les droits de l’homme imprescriptibles (on ne peut pas les donner) et inaliénables (on ne peut pas les enlever). Article 2 min Elles tendent à faire des guerres qui se veulent justes des guerres à prétention morale. Un agent d’Al-Qaida a été envoyé en Irak à plusieurs reprises à la fin des années 1990 pour aider Bagdad à acquérir des poisons et des gaz. Nous sommes toujours in bello – dans un état de conflit –, la guerre se justifiant dans la mesure où elle vise à modérer la violence ou à éviter la fin du monde. Tour d’horizon des différentes positions éthiques. Mais l’ennemi c’était Saddam qu’il fallait abattre, et qui fut abattu. ». En 2011 ils militèrent pour la guerre en Libye. Comment maîtriser la fureur et rétablir la paix ? Le philosophe André Glucksmann, l’écrivain Pascal Bruckner et le cinéaste Romain Goupil ont signé un appel en faveur d’une intervention en Irak afin de libérer le peuple de la dictature. C’est plus tard que le philosophe deviendra un inébranlable va-t-en guerre. André Glucksmann critique la position française "Pour la première fois, la déchirure Ouest-Ouest clive la politique mondiale, menace la construction européenne, ruine l'OTAN et paralyse les organisations internationales... Enfouissons, comme des autruches, la tête dans le sable et gardons-nous de voir venir". Il tra­verse la Méditer­ranée pour un séjour de sept mois, comme jour­nal­iste, au Soir d’Al­gérie: “Alger, c’é­tait un coup de foudre absolu. Près de quinze ans après, c’est le fiasco. D’où l’utilité intellectuelle d’élaborer des règles qui, tout en préservant un minimum de justice dans la guerre, nous préservent aussi du moralisme. Retour sur la joute intellectuelle initiée par ces gauchistes convertis au bushisme alors que l’Irak sombre dans un chaos peu dansant, puis au Sarkosysme favorable à la guerre en Libye, etc. La solution ? Résister à l’injustice d’un tueur, c’est s’autoriser, se légitimer de son injustice. De même, depuis que nous avons laissé faire le génocide des Tutsis par les Hutus au Rwanda, une véritable peste brune se répand sur le continent noir – songeons au Congo ou au Darfour. L’homme est-il tenu d’intervenir dans les relations inter-espèces ? En 2003, quelques intellos soixante-huitards dénonçaient la France "soviétique" incapable de s'aligner sur les Etats-Unis pour aller combattre en Irak aux côtés des "boys" de George W. Bush. Les États doivent désormais rendre des comptes. - Je ne savoure pas une victoire personnelle, mais celle des droits de l’homme en Irak. Elle s’est montrée balbutiante et impotente dans la plupart des grandes crises. J’aurais tendance à défendre Kant. Les guerres n’opposent plus deux États adverses clairement identifiés, ce qui rend en partie caducs les moyens de régulation traditionnels – représailles, dissuasion, etc. Du côté de ceux qui - rares en France - ont approuvé l'intervention anglo-américaine en Irak, il déplore la fracture qui se creuse en Occident.L'éviction du despote de Bagdad, nécessaire En faisant alors la guerre à la guerre dans le cadre de ce qui s’affirmera dans l’avenir jus in bello. Bref, autant l’idée de guerre juste me paraît totalement anachronique, autant celle d’une justice dans la guerre (dont les règles ont été codifiées dans la convention de Genève ou la Déclaration universelle des droits de l’homme) me semble d’une brûlante actualité ! A l’époque Goupil, Glucksmann et Bruckner voyaient « Bagdad danser ». M. C.-S. : De fait, jusqu’au milieu du xxe siècle, les guerres étaient menées par des États, seuls acteurs internationaux identifiés, et dans une alternance assez nette entre état de guerre et état de paix. La question morale fondamentale est donc de savoir comment canaliser cette violence irréductible. D’où l’obligation de fixer des critères. Il […] Après avoir soutenu le démantèlement de la Yougoslavie, l’intervention en Bosnie, puis au Kosovo, en 2003 il soutint l’intervention américaine en Irak. M. C.-S. : Ce qui me frappe le plus, c’est que nous sommes plongés dans une violence jamais vue tout en continuant, par ailleurs, à entretenir une rhétorique sur l’entente internationale que seules les initiatives américaines viendraient perturber – le tout avec une bonne conscience optimiste, voire béate. Monique Canto-Sperber : Si la notion de guerre juste reste pertinente à mes yeux, c’est qu’elle témoigne de notre double héritage en matière de réflexion sur l’éthique de la violence.
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