La politique d'internement des mineurs viole clairement la Convention relative aux droits de l'enfant des Nations unies. Le pouvoir chinois y installe des colonies civiles et militaires et baptise pour la première fois la région Xinjiang (« Nouvelle frontière »). Grâce à des images satellites, la BBC a démontré que les miradors et les clôtures avaient au préalable été démontés et des terrains de sport installés exprès pour sa visite. A Kachgar, dans le Xinjiang, le 1er mars, lors du nouvel an chinois. Cet ethnocide est plus systématique qu'au Tibet, où sévissait le haut fonctionnaire Chen Quanguo avant d'être nommé en 2016 à la tête du Xinjiang. Depuis les années 1990, le Xinjiang est comme le reste de l’Asie centrale confronté à la montée de l’influence des groupes islamistes. Plus d'un million de personnes seraient détenues, soit le dixième de la population ouïghoure. Parmi les 430 personnes issues de l'élite ouïghoure détenues au Xinjiang que j'ai recensées, moins d'une dizaine ont été libérées ces derniers mois. Ouïghours : au Xinjiang, un lent et silencieux «génocide culturel» ... selon les termes de la Convention du génocide des Nations unies» signée par plus de 150 pays, y compris la Chine. Posted by: - - // 3-INTERNATIONAL, articles // Chine, international, interview, Maxime Vivas, ouïghours, xinjiang // décembre 10, 2020 Post navigation ← Rodina : l’épopée de 37 jeunes filles soviétique dans la résistance en Lorraine. → À LIRE. ... choquantes aux droits de l’Homme" à l’encontre de la minorité ouïghoure dans le Xinjiang. Niant ces accusations, Pékin parle de centres de formation, s’inscrivant dans le cadre de sa lutte contre le terrorisme. Entre 1949 et aujourd’hui, ils passent de 80 % à moins de 50 % de la population du Xinjiang. À leurs yeux, « le Xinjiang est leur région et elle leur appartient », écrit Yves Lacoste dans son Dictionnaire de géopolitique. Robin Tutenges — 17 novembre 2020 à 7h20. Au nombre de onze millions, les Ouïghours sont une ethnie turcophone sunnite, présente dans la province chinoise du Xinjiang, mais aussi au Kazakhstan, en Ouzbékistan, au Kirghizstan et … "Depuis que ces mesures ont été prises, il n'y a pas eu un seul … Birmanie : pourquoi la Chine refuse-t-elle de sanctionner la junte ? Depuis la publication d’un rapport de l’ONU, le scandale international a pris une telle ampleur que la Chine a admis l’existence d’un système global de camps de rééducation dans sa province du Xinjiang. Aujourd’hui, la mouvance islamiste ouïghoure est jugée comme très minoritaire et peu influente sur place. L’ONU dédie le 22 août aux « victimes de violence en raison de leur religion ». En son nom, des universitaires, militants politiques et étudiants ouïghours sont arrêtés et condamnés à de lourdes peines. Malgré la censure implacable de Pékin sur le Xinjiang, les preuves s'accumulent. Le même processus de répression et de sinisation forcée de la région est mené au Tibet, province voisine du Xinjiang, et dans la partie mongole de la Chine, suscitant des condamnations des ONG de défense des Droits humains et de la communauté internationale. L’islam est présent au Xinjiang dès le Xe siècle, mais il se développe surtout à partir du XVe siècle, période à laquelle les Ouïghours se convertissent massivement. Les associations de défense des Droits humains dénoncent cette politique d’assimilation forcée et la répression sévère de la culture et de la religion Ouïghoure dans cette immense province, devenue peu à peu une zone militarisée inaccessible sans autorisation spéciale, très rarement accordée. C'est ici la question la plus délicate, celle de l'élément intellectuel du crime et du but visé par les autorités chinoises.» Le chercheur allemand Adrian Zenz, premier à révéler l'ampleur des internements forcés, préfère parler de «génocide culturel». → CRITIQUE. Cependant, comparé à la manière dont le multiculturalisme est perçu ailleurs, le ‘multiculturalisme’ en Chine n’est pas sans tensions ethniques et religieuses. Quelques jours plus tard, Pékin rétorquait en annonçant que 50 autres Etats, dont de nombreux pays musulmans, félicitaient la Chine pour sa politique au Xinjiang et «pour ses remarquables réalisations en matière de droits humains». Pour Adrian Zenz, la séparation des familles «constitue un élément distinct et stratégique de la campagne de rééducation menée au Xinjiang, et pas seulement une conséquence de l'enfermement des parents. Accueil; Monde; Ouïghours: Nike dans la tourmente en Chine après le boycott du coton du Xinjiang. Des Ouïghours sont ainsi partis combattre en Tchétchénie, en Irak. Jusqu’à l’émergence des empires russes et chinois au XVIIIe siècle, le Xinjiang constituait une mosaïque de centres intellectuels et marchands, zone de passage stratégique sur la route de la soie entre les steppes d’Asie centrale et les grandes plaines européennes. A lire aussiOuïghours : «Si je rentre, la mort ou la perpétuité m'attendent», L'inaction internationale «démontre que la Chine est de plus en plus puissante et peut jouer de son influence diplomatique», regrette Kyle Matthews. Bien avant de se sédentariser dans la région qui constitue l'actuel Xinjiang, les Ouïghours ont été des nomades, comme de nombreux peuples turcs. Un plan d'action a même été lancé pour leur «offrir un soutien psychologique rapide et efficace» et «compenser l'absence de liens familiaux». Ils constituent la deuxième minorité musulmane chinoise après celle des Huis. «La séparation des enfants de leurs parents figure parmi les actes constitutifs d'un génocide selon la définition de 1948 ["transfert forcé d'enfants du groupe à un autre groupe", ndlr], ajoute l'historienne Hélène Dumas, chargée de recherches au CNRS. En mars, Michelle Bachelet, la haute-commissaire aux droits de l'homme de l'ONU, a de nouveau réclamé, en vain, un «accès total» à la région du Xinjiang. « Le Tibet se meurt » fait le bilan de 70 ans de politique de sinisation du Tibet. Par ailleurs, il stipule que «dans les Etats où il existe des minorités ethniques, religieuses ou linguistiques, un enfant ne peut être privé du droit d'avoir sa propre vie culturelle, de pratiquer sa propre religion ou d'employer sa propre langue en commun avec les autres membres de son groupe.». → ENTRETIEN. Inégalement répandues dans la province, les restrictions aux pratiques religieuses n’ont cessé de s’accentuer – campagne contre le port du voile intégral ou celui de la barbe –, allant jusqu’aux interdictions ou limitations d’observer le jeûne durant le Ramadan pour les fonctionnaires et les étudiants. Ce projet pharaonique, lancé par Xi Jinping en 2013, a pour but de développer les échanges commerciaux entre la Chine et le reste du monde, en passant notamment par la province du Xinjiang. Les Ouïghours ne sont pas la seule minorité internée dans des camps en Chine Temps de lecture : 7 min. Les Ouïgours sont victimes de discriminations économiques culturelles et démographiques. Mais la condition pour qu'une telle politique soit qualifiée de génocide réside dans l'intention de "détruire ou tout ou en partie le groupe" cible. Depuis 2014, la Chine a supprimé la culture, la langue et la religion des Ouïghours au nom de la sécurité nationale, tout en affirmant que les Ouïghours jouissent d'une liberté totale. H&M, Nike ou encore Burberry subissent une campagne de boycott en Chine pour avoir publié en 2020 des communiqués contre l’utilisation du coton cultivé dans la province du Xinjiang… Par conséquent, le gouvernement doit «rééduquer» les musulmans ouïghours du Xinjiang. Au nombre de onze millions, les Ouïghours sont une ethnie turcophone sunnite, présente dans la province chinoise du Xinjiang, mais aussi au Kazakhstan, en Ouzbékistan, au Kirghizstan et en Turquie. Quelle étrange façon pour la Chine d’éliminer les Ouïghours! Ils sont signalés entre la Selenga (actuelle Mongolie) et le lac Baïkal (actuelle Bouriatie, en fédération de Russie).